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L'exposition au regard

Dans « L'être et le néant » Jean-Paul Sartre relève ce constat communautaire sur lequel tout marcheur peut méditer : « Nous ne sommes nous qu'aux yeux des autres, et c'est à partir du regard des autres que nous nous assumons comme nous-mêmes. »

Sylvain Lopez, ex-marcheur de l'ACLR passé ensuite dans les rangs de l'élite cycliste amateur, constate : « Partir s'entraîner à la course à pied ou s'en aller rouler, cela paraissait totalement normal aux yeux de mes voisins.  Cependant lorsque je sortais pour allonger le pas je m'exposais à des réflexions de toutes sortes. »

 

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Avancer seul

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L'union pour marcher sa passion 

Jean-Pierre Remaud, un des meilleurs marcheurs vendéens des années 80 du siècle dernier, avait fait sienne la devise « Pour vivre bien, vivons caché ». Le marcheur de l'AC Chantonnay expliquait ainsi ce choix : « J'avais été initié à cette pratique par Jean-Claude Guion. Cela m'était apparu comme une activité plutôt sympa, dans laquelle je prenais plaisir à m'entraîner. Pour ma part je n'ai pas souvenir de quolibets ou d'invectives à mon égard. La raison en était simple. Je croisais très peu de monde sur mes circuits d'entraînement tracés dans le bocage autour de Chantonnay. De toute façon, je ne me souciais pas de ce que les autres pouvaient dire ou penser. J'étais motivé, passionné, alors je marchais. »

Une volonté résumée par les paroles de Jean-Jacques Goldman : « Je marche seul, sans témoin, sans personne, que mes pas qui résonnent. »

Toutefois, afin de rester dans le rôle de « l'acteur - voyeur » et palier à ces regards bien souvent à la source d'arrière-pensées déplacées, Loubna Hasseine laisse parler son expérience pour conseiller : « Privilégier le groupe car il casse le côté atypique. Toutefois, même en solo, ce n'est pas une chose qui doit empêcher un marcheur de s'entraîner car le regard des autres est amené à évoluer. Il faut faire preuve de patience avec la bêtise !»

Pour disposer de cette aptitude à laquelle on attribue le pouvoir de guérir tout mal sans remède, le philosophe français Denis Diderot (1713 – 1784) préconisait : « Soyez passionné car la passion, à elle seule, détruit plus de préjugés que le philosophe. »

LA MARCHE, UNE PASSION

Des remarques souvent désobligeantes qu' Agnès Robert, une des fées du pas yonnais, n'a pas toujours accepté : « Dans certains endroits il est parfois difficile de marcher car c'est compliqué de rester indifférent aux klaxons et toute autre sorte de moqueries. Néanmoins il arrive qu'à force de passer, le regard change et que l'on finisse par susciter de l'intérêt. »

Une attention de curiosité bienveillante née d'un revirement de mentalité, l'ex-allongeur de pas de l'ACLR considéré un temps comme l'un des brillants espoirs de l'Hexagone, Keny Guinaudeau l'a connue : « Au début je ne voulais pas marcher parce qu'il m'est arrivé de me faire insulter. Toutefois les encouragements de mes proches et la confiance que cela m'a procurée m'ont  aidé à dépasser les remarques et allusions puériles. Ensuite les gens ont changé au point de me féliciter et m'encourager. »

Les encouragements, Axel Mutter les a eu d'emblée : « Lors de mes débuts, jamais on ne m'a adressé de propos désagréables. Dès que j'ai commencé à avoir quelques résultats, on m'a encouragé. »

Plus d'articles
Michel MILCENT - 16/02/2017

Dans le Monde et le temps

Dans son ouvrage « Le sport de la marche en France et à travers le Monde Â», François Guilleux signale que des épreuves de marche existaient dès 1226. En 1485, un Semur – Autun – Semur est organisé. En 1709, dans la lignée des footmen anglais, alternant marche et course, le Russe Vronov parcourt d'une traite les 380 km séparant Moscou de Smolensk en privilégiant la marche.

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Parallèles

Il fut le premier international estampillé ACLR. Jean-Charles Guion porta à deux reprises en 1985 le maillot de l'équipe de France cadet.

Éloïse Terrec est née 30 ans après Jean-Charles. Le 4 mars prochain, à Halle en Allemagne, elle sera la prochaine internationale yonnaise et par conséquent la dernière en date.

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La progression marchée

Discipline à part entière de l'athlétisme, la marche athlétique associe une partie technique éliminatoire à la performance chronométrique. Loubna Hasseine, technicienne encadrant nombreux marcheurs de l'ACLR, résume : « C'est une progression effectuée pas à pas de telle manière que le contact avec le sol soit maintenu en permanence. La jambe avant doit être tendue du premier contact jusqu'à ce qu'elle se trouve en position verticale. Â»

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Le Pionnier

Né en 1984 de la fusion de deux clubs yonnais, le FC Yonnais et la Vendéenne, auquel est venu s'ajouter l'ACSOV de Moutiers les Mauxfaits, l'Athlétic Club de la Roche sur Yon a toujours su entretenir avec la marche un rapport qualifié de connaissance. En effet si les deux premières entités cités n'avaient pas de véritable lien avec la discipline ; l'association moutierroise, sous l'influence de Jean-Claude Guion ; entretenait une véritable culture en ce domaine.

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